2 Décembre 2020
Dans la ville endormie est une chanson composée en 1968 par William Sheller et popularisée en anglais sous le titre My year is a day par quatre jeunes étudiants américains, The Irresistibles. Ces derniers vivaient à Paris au moment de l'enregistrement de la chanson qui sera leur unique grand succès.
Cette composition pop psychédélique made in France séduit Dalida, qui l'enregistre à son tour dans la langue de Molière. Le texte, signé Claude Lemesle, est intitulé Dans la ville endormie.
Si l'on se souvient volontiers de la chanson des Irresistibles, celle de Dalida ne restera pas dans les mémoires. Pourtant parue sur l'un des albums les plus réédités de la chanteuse, "Le temps des fleurs", Dans la ville endormie ne sera jamais proposée en titre leader sur single.
C'est en face B que l'on retrouve sa version sur les 45 tours EP et jukebox du morceau Pars, de même qu'en Allemagne où elle accompagne le titre La Bambola. La chanteuse enregistre également la chanson dans sa langue maternelle, l'italien. Intitulée L'aquilone (signifiant "le cerf-volant), elle figure sur le 45 tours Un po' d'amore, immense succès de l'autre côté des Alpes que Dalida proposera au public italien lors de la tournée du Cantagiro en été 1968.
Partition d'époque de la chanson "My year is a day" - "Dans la ville endormie" et photo prise lors du Cantagiro qui l'a conduite de ville en ville à la rencontre du public italien en 1968.
Vivre dans un lieu qui nous évoque, à chaque coin de rue, la présence d'un être aimé pour qui l'on ne compte plus, est une tâche douloureuse. C'est une Dalida mélancolique que l'on retrouve dans les paroles:
Ce n'est plus que l'ombre de tes bras,
Et de ton corps.
L'écho de ta voix,
Qui vibre en moi,
Toujours plus fort.
Dans la ville endormie, dans la ville endormie...
Où je veille encore.
"Dans la ville endormie" sur 45 tours. De haut en bas, de gauche à droite: EP Barclay 71286 (France) ; SP Barclay 60938 (France) ; SP Barclay 25065 (Allemagne) ; SP Barclay 7030 (Italie).
C'est pourtant bien cette chanson méconnue du répertoire de Dalida qui a suscité l'intérêt des réalisateurs du prochain James Bond, "Mourir peut attendre". Dans la ville endormie fera en effet partie de la bande originale de la prochaine aventure du célèbre agent secret et qui devrait paraître à l'aube de 2021, si le contrôle de la pandémie permet une réouverture des salles obscures. Selon les informations divulguées jusqu'à ce jour, la chanson accompagnera des scènes parisiennes, notamment dans un club.
La couleur de l'année semblait être le jaune! Lumineuse Dalida en 1968, sur le perron de sa maison de Montmartre et en Italie.
Pour le plus grand plaisir des collectionneurs, cette nouvelle a fait l'objet de deux parutions vinyles en novembre 2020, dont l'une avec un disque de couleur bleue. La face A propose la version originale que l'on entendra dans le film et la face B une version réorchestrée, sortie sur l'album remix Révolution de 2001.
Finalement, la chanson, qui avait été présentée une seule fois à la télévision française en 1968, bénéficie désormais d'un clip vidéo dans l'esprit bondien.
C'est un bel hommage que lui rend le 7ème Art. S'il est vrai que l'atmosphère de la chanson colle bien à l'univers de l'agent secret, ce choix témoigne avant tout de l'intemporalité des chansons de Dalida et du supplément d'âme qu'elle mettait dans ses interprétations.
Dalida aurait-elle imaginé en 1968 que sa chanson figurerait dans les aventures de James Bond en 2020?
Clip proposé par la production officielle à la veille de la sortie du film.